“Notre hôtel s’engage à bannir le plastique à usage unique”,
“Nos produits sont sourcés localement”,
“Nous recyclons tous nos déchets”.
Ces phrases sont sur votre site internet ? Alors attention, tu es peut-être en train de faire du greenwashing sans le savoir !
Le greenwashing peut gravement nuire à la réputation d'une entreprise et à la confiance des clients et le secteur de l’hospitalité n’échappe bien sûr pas à cela. De plus, il peut être lourdement puni par la loi. Il est donc important de bien maîtriser sa communication.
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’on entend vraiment par greenwashing ?
Le greenwashing, également connu sous les termes d’éco-blanchiment ou de verdissage en français, est un concept apparu dans les années 1990 et créé par les ONG. Le greenwashing est une méthode de marketing qui consiste, pour les entreprises, à utiliser l’argument écologique auprès du public afin de se donner une image éco-responsable, alors que la réalité est tout autre et leurs pratiques loin d’être à la hauteur des allégations. (BPI France)
En bref, le greenwashing est une pratique de communication trompeuse utilisée par des entreprises, des organisations ou des individus pour se donner une image de respect de l'environnement plus favorable qu'elle ne l'est réellement. (Paradigme)
Peu d’entreprises le pratique volontairement mais voilà, dans les faits, on peut facilement tomber dans le piège sans même le savoir. Certaines le font par maladresse, par négligence, par méconnaissance des aspects techniques, voire par une mauvaise appréhension des sujets liés à la transition énergétique.
Afin de déterminer si une allégation environnementale est fiable, c’est-à-dire si elle n’est pas trompeuse ou de nature à induire en erreur, il est nécessaire de vérifier que l’information délivrée est:
Elle doit également être fondée sur des preuves scientifiques ou des méthodes reconnues.
Dans cet article, je te donne six règles d'or pour éviter de tomber dans le piège du greenwashing et pour communiquer sur des pratiques véritablement durables.
La transparence et la précision sont cruciales dans la communication écoresponsable. Fournissez des informations claires et précises sur vos initiatives écologiques. Par exemple, si vous mettez en place un programme de réduction des déchets, communiquez clairement les résultats obtenus et les méthodes utilisées. Utilisez des certifications reconnues, comme Green Key ou EarthCheck, pour valider vos initiatives et rassurer vos clients sur leur authenticité (Almost Zero Waste) (SGSCorp).
Si vous mettez en avant dans votre communication des pratiques comme le tri des biodéchets ou la fin du plastique à usage unique, sachez que vous êtes en flagrant délit de greenwashing.
Dernier exemple en tête : Burger King. «On a trouvé comment rendre nos boissons encore meilleures», se vante Burger King dans une vaste campagne publicitaire. Hélas, la chaîne de restauration rapide n’a rien «trouvé» ; elle applique la loi française anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) qui oblige, depuis le 1er janvier 2023, les restaurants de plus de 20 couverts à proposer de la vaisselle réutilisable. Or, selon les recommandations de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), «un annonceur ne peut se prévaloir de certaines actions à titre exclusif alors que celles-ci seraient imposées à tous par la réglementation en vigueur».
Assurez-vous que toutes les affirmations écologiques que vous faites sont vérifiables. Par exemple, si vous affirmez que votre hôtel est "éco-responsable" ou “éco-lodge”, fournissez des preuves tangibles comme l'utilisation de produits de nettoyage écologiques certifiés, des systèmes de gestion de l'énergie efficaces, et des politiques strictes de recyclage. Les allégations vagues sans preuves peuvent être perçues comme du greenwashing et endommager votre crédibilité (CleanHub's Blog | For Clean Oceans ) (SGSCorp).
La loi Climat et résilience du 22 août 2021 encadre depuis le 1er janvier 2023 le recours par les entreprises d’allégations de neutralité carbone. Les entreprises doivent désormais prouver la rigueur, la transparence et l’honnêteté de leurs procédures d'évaluation (bilan carbone, ACV) pour revendiquer la neutralité carbone de leurs produits et services et la communiquer. (BPI France) Attention donc à vos messages sur la neutralité carbone, sachant qu’elle est extrêmement difficile à atteindre, voire impossible…
Concentrez vous d'abord sur la réduction des émissions de carbone de votre hôtel ou restaurant. Par exemple, optimisez l'efficacité énergétique de votre bâtiment et réduisez le gaspillage alimentaire. Aujourd’hui, il n’y a pas de preuve scientifique que les bons de compensation carbone obtiennent le résultat escompté et il n’existe pas de preuve que l’absorption promise corresponde réellement. Jusqu’à ce qu’on avance sur ce domaine, mieux vaut se concentrer sur une politique de réduction des émissions de GES et sur des éléments tangibles. (Almost Zero Waste).
Le meilleur moyen d’éviter le greenwashing est de maitriser son sujet et c’est un vaste domaine, complexe et très large. Si vous souhaitez engager votre hôtel dans une démarche éco-responsable et communiquer sur vos résultats, mieux vaut parfaire un peu vos connaissances pour appréhender le sujet. Une équipe bien informée peut mieux promouvoir vos initiatives durables auprès des clients et éviter les erreurs de communication pouvant conduire à du greenwashing involontaire (CleanHub's Blog | For Clean Oceans ) (SGSCorp).
Les entreprises encourent une amende de 100 000 euros en l’absence de preuves tangibles et en cas d’infraction avérée. Parallèlement, l'article L.132-2 du Code de la consommation fait du greenwashing une infraction pénale si la pratique commerciale est reconnue comme trompeuse.
Une entreprise coupable de ces faits est ainsi passible de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 300 000 euros. Notons que cette amende peut être portée à 80 % des dépenses engagées pour la réalisation de la publicité ou de la pratique du greenwashing établi.
Outre les sanctions financières, peuvent s’ajouter les sanctions de réputation qui sont d’autant plus dommageable que l’infraction est diffusée et relayée. S’ensuit une perte de confiance des clients et une e-réputation endommagée, ce qui en vient à des pertes économiques.
En résumé, si vous souhaitez communiquer sur le sujet, prenez-le au sérieux et passez-y du temps. Il faut soigner sa communication, mettre en avant les actions que l’on a mis en place sans trop en faire et connaître l’impact réel de ses actions. Pour connaître l’ordre de grandeur des actions de réductions des émissions de gaz à effet de serre, le Bilan Carbone est un des outils les mieux adaptés. C’est un outil universel, reconnu, officiel et déjà obligatoire pour un certain nombre d’entreprises.
De plus, vous pouvez vous faire accompagner sur ces sujets par des professionnels reconnus et experts dans leur domaine.